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fr:theologie:coran:004:157

4:157 Ils ne l’ont point crucifié

Tiré de sourate n°4 Les femmes  النساء (médinoise, 176 versets).

« Ceci n'est pas un Christ en croix » Interprétation du verset 4:157 : « Ils ont été victimes d’une illusion »,
d’après le tableau de René Magritte La Trahison des Images (1928).

[157] Et [les juifs sont damnés] également pour avoir dit : « Nous avons tué le Messie, Jésus, fils de Marie, prophète de Dieu », alors qu’ils ne l’ont point tué et qu’ils ne l’ont point crucifié, mais ont été seulement victimes d’une illusion, car même ceux qui se sont livrés ensuite à des controverses à son sujet sont encore réduits, faute de preuves, à de simples conjectures. En réalité, ils ne l’ont point tué, [158] mais c’est Dieu qui l’a élevé vers Lui, car Dieu est Puissant et Sage.

Une vérité spirituelle

Jésus n’a pas été crucifié, il n’a pas été tué.
Ce verset apporte une différence subtile au récit de la tradition chrétienne concernant Jésus - récit globalement repris par ailleurs. Rappelons que le Coran ne conteste ni la virginité de Marie ( 4:156), ni que Jésus soit « l'esprit » de Dieu (4:171) et un « mot » de Lui (3:45) ; il ne conteste pas les miracles accomplis (3:49, 4:110), la réalité de sa mission et de sa persécution. Mais au lieu d’avoir été tué sur la croix, d’avoir séjourné trois jours dans le tombeau, d’avoir été ressuscité puis finalement rappelé au Ciel, Jésus a été directement rappelé par Dieu, avant d’avoir à subir la crucifixion.

Comment cela ?? Avec sa mort sur la croix, l’histoire de Jésus comportait un aspect relativement plausible, dans une histoire débordant de miracles plus invraisemblables les uns que les autres. L’histoire comportait un aspect tangible, et voilà que le Coran nous l’enlève ?? Eh bien justement ! Le Coran nous soustrait la crucifixion parce qu’elle est inconnaissable, et cette soustraction fait partie intégrante du Mystère (al-ghaïb).

Commentaires médiévaux

Par la suite, les commentateurs médiévaux sont venus remplir ce mystère par des commentaires, qui sont devenus canoniques (voir ci-dessous le résumé du Study Quran). Ils ont expliqué que les Romains, à cause d’une illusion d’optique, n’avaient pas pu distinguer entre Jésus et ses disciples, ou encore qu’un disciple s’était porté volontaire pour prendre sa place, voire même un inconnu, auquel Dieu avait donné l’apparence de Jésus…

Cette démarche paraît en contradiction directe avec le texte coranique dans ses accents rationalistes, qui condamnent clairement la tentation de forger des légendes - voir à propos des gens de la Caverne ( 18:22), ou encore à propos de l’âme ( 17:85). Mise en garde réitérée au sein-même de ce verset : « Ils en sont réduits, faute de preuves, à de simples conjectures ».

Gardons à l’esprit que les commentateurs n’adhéraient pas forcément aux interprétations qu’ils rapportaient, ils se contentaient d’en rapporter l’existence. À cette époque, le problème était surtout d’apporter des réponses aux fidèles, dans un monde médiéval qui se développait en communautés cloisonnées. La négation de la crucifixion constituait un « marqueur identitaire » particulièrement fort, puisqu'elle frappait de vacuité l'ensemble du dogme chrétien. Dans ce monde médiéval, cela n’empêchait pas la coexistence, une relative familiarité envers les convictions dogmatiques des uns et des autres, sur fond d’une culture monothéiste commune.

Seulement voilà : l’Europe nous a fait sortir du Moyen-Âge. L’Europe, c’est-à-dire l’affirmation de la chrétienté latine dans les domaines politique, économique, intellectuel et technologique. Quelque part, ce mouvement historique confirme que Jésus n’était pas mort, qu’on ne pouvait pas l’enterrer à si bon compte. Émergeant d’une relecture complète des sources antiques - notamment sur les questions de rationalité* (voir glossaire) - ce Jésus européen est en grande partie tributaire de la tradition musulmane, telle qu’on peut la saisir dans ce verset.

Lecture historique

Entre islam et christianisme, la vraie divergence théologique n’est pas de savoir si Jésus a été rappelé au Ciel après ou avant d’être crucifié. La vraie divergence, exprimée très explicitement et à plusieurs reprises au fil du texte, concerne la divinité de Jésus ( 5:116), ou encore l’idée selon laquelle Dieu se serait donné un fils (par exemple 4:171). Le Coran cible les croyances projetées par la religion romaine impériale, dans les premiers siècles de notre ère, sur un prédicateur juif de l’une de ses provinces.

Énée portant son père (fiche Wikipedia) À l’origine, la religion romaine était essentiellement une religion du culte filial : le culte des fils pour leur père, sur le modèle d’Énée fondateur mythique de Rome, portant son père lors de la fuite de Troie.
Dans le passage de la République à l’Empire, avec la captation par Rome de l’héritage culturel grec et des territoires conquis par Alexandre, ce culte filial ordinaire est « embrigadé » peu à peu dans un culte de l’Empereur, et donne naissance à un monstre :

Plus l’agressivité sexuelle impériale était surabondante et presque exubérante, plus la paix de l’Empire était renforcée et les âmes insouciantes. La libido transgressive (ou les légendes libidineuses) des empereurs devint elle-même un rôle sexuel statutaire dévolu au prince. Ce désir sans borne étaie la loi de l’empire sans frontières. Au Genius du prince est confiée toute la génitalité du territoire de l'Empire. À lui (à lui qui est seul au monde à ne pas être soumis aux lois) revient tout l'interdit du monde. À lui toute la colère, à lui tout le caprice, à lui toute la féminité, à lui l'inceste, à lui la bête, etc. Ces récits milésiens qu'on brodait ou qu'on inventait de toutes pièces sur les princes offraient une fonction apotropaïque [qui conjure le mauvais sort]. L’empereur sous ce jour n’est qu’un grand tintinnabulum [sculpture en forme de phallus ailé ] qui fait fuir l’impotence.

Pascal Quignard, Le sexe et l’effroi (Gallimard 1994), pp.37-40

Cette tyrannie sexuelle devint peu à peu invivable, autant pour les personnes bannies, les nombreux exilés, que pour les citoyens eux-mêmes : « L’érotisme joyeux et précis des Grecs se métamorphose en mélancolie effrayée », remarque Pascal Quignard, en contemplant les fresques romaines retrouvées à Pompeï (ibid, p.11).
D’où le succès d’une lecture romaine de la passion du christ : une lecture où Jésus porte sa croix comme Énée portait son père, devenant par là l’Empereur céleste, dont le culte efface les péchés du monde, et soulage les Romains de leur propre calvaire. Portement de croix (Wikipedia)

C’est par cette ruse de l’Histoire, par cette illusion, que le monothéisme juif s’est propagé dans l’Empire universel, jusqu’à en prendre la tête avec l’Empereur Constantin (272-337). Dans le verset 4:157, la crucifixion est donc surtout visée en tant que symbole : en tant que signifiant étroitement lié à l'expérience historique de la Rome impériale, devenue obsolète dans l'Arabie du VIIe siècle. Comment désintriquer l'héritage chrétien de l’expérience historique romaine, sans retomber pour autant dans la polémique juive ?

Si le Coran soustrait Jésus à l’expérience de la crucifixion, c’est pour dissocier l’Empire Romain du prédicateur juif, et le prédicateur juif de l’Empire Romain, afin de les rendre l’un et l’autre à l’Histoire. Dieu nous demande de croire en cette vérité spirituelle, non pour en faire un marqueur identitaire de plus face au chrétien, mais afin que celle-ci nous guide dans une contemplation plus objective de toute cette affaire - où se joue tout de même l’Histoire du monde…

Lecture épistémologique

À la veille de la révélation coranique, en Arabie, des royaumes juifs et chrétiens se font la guerre - par exemple au VIe siècle les Martyrs de Najran par « les gens d’al-Ukhdûd » (Coran 85:4, selon l'exégèse d'Ibn Kathir). Dans ce contexte, la révélation pacifie le terrain à propos de la mort de Jésus, en contestant à la fois la mémoire juive de l'évènement et les « conjectures » de la tradition chrétienne. Elle inaugure là une nouvelle posture, épistémologique*, qui rend possible l’objectivité historique.

En tant qu'anthropologue, ce verset me parle de la difficulté inhérente aux sciences sociales, toujours écartelées entre le vécu des acteurs et la faiblesse des interprétations surplombantes.

En effet, l’égarement dénoncé ici est de deux types :

  • égarement d’une mémoire auto-centrée, qui adhère à la revendication communautaire : « Nous avons tué le Messie » ;
  • égarement d’une mémoire spéculative, qui se résout « faute de preuves » à « suivre des pensées » (ittibâ’ al-zann, traduit ici par conjectures).

Cette dualité recouvre les deux égarements évoqués en conclusion de l’Ouverture ( Coran 1:7), prière que les musulmans récitent a minima dix-sept fois par jour :

« Guide-nous dans la Voie droite ;
la voie de ceux que Tu as comblés de bienfaits,

non celle de ceux qui ont mérité Ta colère
ni celle des égarés ! »

C’est le message central du Coran, et il est complètement évacué par les commentateurs médiévaux - ou plutôt par notre lecture de ces derniers, souvent superficielle et anachronique.
Il ne faut pas non plus tomber dans l’excès inverse, qui consiste à réduire le verset à sa contextualisation historique.

L’impasse historico-critique

Avec le verset 4:157, le Coran tente donc de désintriquer l'héritage monothéiste de l’expérience historique romaine. Et il se trouve que depuis la Renaissance, la chrétienté latine a eu précisément la démarche inverse : elle a cherché à ré-intriquer l'expression de sa foi aux symboles de l'Antiquité :

  • d’abord dans l'architecture des églises et dans l’art - le thème du portement de croix se développe d’ailleurs dans cette période, vers le XVe siècle (le christianisme antique était moins porté vers les arts visuels, suspects de paganisme, et surtout pas vers le culte de cette image-là…) ;
  • mais aussi dans les domaines intellectuels et scientifiques.
    D’où le cartésianisme*, la virtuosité intellectuelle d’une intuition « crucifiée » sur le formalisme mathématique, et culminant dans le fameux je pense donc je suis.

La reconnaissance préalable de ce « chassé-croisé » devrait former le socle des études historico-critiques modernes, en toute logique, dès lors qu'elles prétendent apporter quelque chose de neuf à une exégèse musulmane déjà dotée de son propre héritage critique.
Je ne suis pas spécialiste de ce domaine, mais cela ne me semble pas être le cas (Déboires de l'Islam majuscule). Le plus souvent, ces démarches me frappent plutôt par leurs accents « positivistes » :

  • une focalisation sur un contexte historique donné, au détriment de l'histoire globale,
  • dans l'ignorance des considérations épistémologiques générales, sous-jacentes à toute recherche en sciences sociales
    – soit tout ce que Bateson appelle la structure qui relie*.

En conséquence de quoi sous couvert de laïcité, et sans doute inconsciemment, ces approches ne font que « jeter de l'huile sur le feu » de vieilles rivalités confessionnelles.

Peut-être cette neutralité serait-elle plus crédible - puisqu'ils s'en réclament « au nom de la Science » - si elle s'ancrait dans une véritable culture scientifique de sciences sociales généralistes, ménageant la possibilité d'un dialogue méthodologique avec l'ethnographie réflexive, et l'anthropologie du monde contemporain.

Le sermon de Ziad

Dès mes premières études sur la société yéménite (2003-2005), j’ai eu une conscience aiguë des effets de l’objectivation sociologique. Comment écrire sans détruire ma position sur le terrain, sans « crucifier » les partenaires de mon enquête ?

C’est cette question qui m’a conduit, en première année de thèse (2005-2006), à centrer plutôt mon travail sur l’homoérotisme* ou les faux-semblants d’homosexualité, sous une tyrannie postcoloniale de la virilité (assez semblable à celle évoquée plus haut dans l’Empire Romain…).
Vers 2007 il était temps de rédiger ma thèse, et Ziad venait d’être interné en hôpital psychiatrique et traité aux électrochocs. On avait voulu voir si « par hasard » la Science occidentale pouvait le remettre au travail (après le décès de son frère aîné Nabil, qui nourrissait toute la famille avec son poste à la Municipalité) : personne là-bas n’a jamais cru au diagnostique de schizophrénie. Pourtant ici en France, mes interlocuteurs académiques disaient : « Il serait devenu fou de toute façon… ». Et plus je tentais de leur répondre, plus je « crucifiais » paradoxalement Ziad, en le mettant au centre de ma thèse…

D’autres me disaient : « Écris un roman ! » - sans comprendre qu’on ne peut pas écrire un roman sur une personne vivante, sans l’y enfermer pour toujours. J’ai toujours pensé que les sciences sociales n’étaient pas cela, qu’elles ne devaient pas être cela. En tant que musulman, ma foi consiste à ne pas écrire dans ces conditions-là.

Je me focalise sur le verset 157 de la sourate Les Femmes parce que pour moi, il a toujours résumé l’enjeu de mon engagement (voir Le point critique de ma petite histoire). Puisque Jésus n’a pas été crucifié, il fallait partir dans l’islam en quête d’un autre type de science, d’un autre type d’écriture, de nature à conjurer l’effondrement. D’où l’identification de Ziad à Jésus, paradoxalement encore. Je ne sais s’il s’est vraiment converti, je ne sais même pas si la question a un sens. Je pense surtout qu’il y a là un appel à l’aide, qu’il adresse à travers moi aux chrétiens comme aux musulmans.

- « Tu as perdu ta place dans mon coeur. Tu t’es débarrassé à mes yeux de toute valeur et de toute beauté. Et le vrai problème est là : non seulement Taez et la Maison al-Khodshy se sont effondrées, d’elles-mêmes elles se sont enterrées vivantes, mais toi aussi à mes yeux, tu t’es totalement détruit. Or tu sais, la chose de la vie entière la plus importante : qui sera humain aux yeux de Ziad ? Qui es-tu pour lui ? C’est le sens de la vie pour tout être humain, et la vie de toute personne se résume dans cette question. Qui a renoncé à sa place auprès de Ziad, il peut se repentir par la terre et les cieux, sa repentance ne signifie rien. Ziad est la vie-même. Qui conteste cela s’est tué lui-même et n’a plus de vie. Toi le Français, qui es-tu donc auprès de Ziad ? Sache-le et tu connaîtras ta vie. »
- « Mais je parle de Ziad chaque jour ! Tout le monde me considère fou de Ziad, et tu me dis que je ne suis rien… »
- « Tu fais le bien de ton propre point de vue, mais ton propre point de vue ne te donne pas la vie. »

Discussion Whatsapp, le 21 février 2023.
⇒ Analysé dans Préambule sur Ziad (Atelier islam).

Voir également : Le christianisme de Ziad (section Comprendre)
La centralité de Jésus dans Les voyages de Ziad (section Explorer)

The Study Quran on verse 4:157

(Accessible ici, pp 481-483)

157 : and for their saying, “We slew the Messiah, Jesus son of Mary, the messenger of God”—though they did not slay him; nor did they crucify him, but it appeared so unto them. Those who differ concerning him are in doubt thereof. They have no knowledge of it, but follow only conjecture; they slew him not for certain.

Although the Quran addresses and criticizes the Christian belief in the Trinity (v. 171; 5:73) and the divinity of Jesus (5:17, 72, 116; 9:31), this is the only passage that addresses the belief in Christ’s crucifixion and death. It does not come in the context of a critique of Christian belief, however, but rather as part of a lengthy passage criticizing historical incidents of Jewish unfaithfulness to their covenant. It is important to note that here the critique is not aimed directly at the belief in Christ’s crucifixion and death, but rather at the Jews’ claim to have killed him. Their claim, seen as their way of mocking and dismissing Jesus’ prophethood (Z), is understood in the context of the Quranic assertion that the Israelites or Jews rejected some of the prophets that had been sent to them (in v. 155 and elsewhere).

Although the verse only directly criticizes a Jewish claim to have killed and crucified Jesus, it is widely understood in the Islamic tradition as meaning that Jesus was not crucified or killed at all; it only appeared so unto them, that is, to the Jews as well as to most of Jesus’ followers. Various accounts are given to explain how it appeared so unto them. According to some commentators, when the Jewish authorities came to arrest Jesus, he was among a group of his followers. They did not know who among them was Jesus, because a Divine ruse had made them all appear the same, and one of Jesus’ followers was thus taken and killed in his place (IK, Ṭ, Z). Some accounts indicate that one of Jesus’ followers in particular volunteered to sacrifice himself by assuming Jesus’ likeness (IK, Ṭ, Z). According to one account, this follower was crucified (i.e., publicly exposed) after being killed (IK). This follows the order mentioned in the verse itself: they did not slay him; nor did they crucify him, and in general, Muslims understood crucifixion as a punishment carried out after death in most, but not all, cases.

Another account from Wahb ibn Munabbih (d. early second/eighth century), an early commentator who brought his knowledge of Judeo-Christian teachings to bear on Quranic interpretation, claims that it was one of Jesus’ perfidious followers (presumably Judas) who, after attempting to betray Jesus, was made to assume Jesus’ appearance and was killed in his stead. (IK, Ṭ, Z). Because most accounts indicate that it appeared not only to the Jews, but also to all or most Christians, that Jesus had been killed, al-Ṭabarī argues that no blame or accusations of dishonesty can be leveled at Christians who believe in Jesus’ death and crucifixion.

The idea that someone was killed in Jesus’ stead after having assumed his likeness, voluntarily or otherwise, is found widely throughout the commentary tradition. A notable exception to this is al- Rāzī, who finds the idea that God would perpetrate such a deception in the physical realm, particularly as it relates to individual identity, unacceptable. If we cannot rely on our senses to identify individuals, then the proper application of Islamic Law, which is dependent upon physical witnessing and upon the certainty of people’s identities in matters of marriage and so forth, would be called into doubt. It is worth noting, however, that there are other Quranic accounts of providential Divine “deception,” such as when God is said to have altered the believers’ perception of the enemy army at Badr, so that they would not be discouraged by the enemy’s greater size (see 8:43 and commentary).

Those who differ concerning him may refer specifically to the Jews, who were unsure whether they had really killed Jesus (Ṭ, Z) and so follow only conjecture regarding the matter. Others, however, consider this to refer to the Christians who differ over Jesus’ nature—divine or human—and thus on the issue of whether he was crucified only in his “human” aspect, but not in his “divinity” (Q). Concerning him can also be read as “concerning it,” meaning the entire affair of the crucifixion, a reading preferred by al-Zamakhsharī. They slew him not for certain may refer to Jesus, indicating certainty that he was not slain, in contrast to the “doubts” and “conjectures” of those who differ concerning him. This last line of the verse, however, may be read idiomatically to mean “they did not kill [their doubt] about the matter”; that is, they remained in a state of doubt and conjecture (M, Q).

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fr/theologie/coran/004/157.txt · Dernière modification : 2023/09/16 14:47 de mansour

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