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fr:comprendre:personnes:waddah

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Waddah

Waddah sur les hauteurs d'Aden (octobre 2003)

L'essentiel

Waddah est un cousin de Ziad par son grand-père maternel :

  • Ziad est le cadet de la fille aînée de la première épouse (Maryam) ;
  • Waddah est l’aîné de la fille aînée de la seconde épouse (celle qui ensuite a donné des garçons).

Waddah a grandi au Hawdh al-Ashraf avant de rejoindre ses oncles à Sanaa, un an ou deux avant mon arrivée. Il travaille dans le bâtiment administratif d’une banque, pour le compte d’un haut responsable du régime.

Rencontre

Je fais connaissance avec Waddah aux deux tiers de mon premier séjour (2003), lors de son passage à Taez pour les congés du 26 septembre (Fête Nationale). L’histoire du Za’îm était déjà terminée à ce stade, Ziad avait perdu la face et s’était retiré dans son village, mais je continuais à chercher des interlocuteurs disposés à m’expliquer ce qui s’était passé. Je recontacte Waddah une semaine plus tard, étant moi-même de passage à Sanaa, et je reste finalement à ses côtés les trois dernières semaines. C’est contre lui - au sens propre comme au figuré - que j’ai pu construire une vision sociologiquement cohérente, la « théorie du Za’îm » de mon premier mémoire.

Waddah dans son bureau à Sanaa (mars 2006)

Dans mes écrits

Dans cette première étude, Waddah est un personnage minime, sur lequel il était inconcevable d’insister à l’époque (voir la page Waddah dans ma maîtrise). Il n’apparaît dans aucun de mes écrits ultérieurs, jusqu’à l’abandon de ma thèse (2013). Pour autant je le recontactais chaque année à ma descente de l’avion, comme pour avoir son accord tacite, avant de prendre le car pour Taez. Au fond, tout mon travail avait pour finalité de réintroduire Waddah dans l’étude, de surmonter le non-dit qui lui était associé. Cela n’a jamais été possible.

Waddah sur le front de l'Est à Marib (2022)

Un pavé dans la mare

À partir de décembre 2017, je commence à tout déballer : d’abord par écrit sur mon site, puis en arabe sur youtube (mars 2018), puis à nouveau dans de nombreux textes (chantier « scène primitive »), et enfin sur ce wiki.

Révéler cette histoire a alors pour moi le sens d’une protestation tous azimuts : à la fois contre la situation au Yémen, et le récit qui en est proposé par les sciences sociales ; contre les contradictions de la société française, et celles des musulmans diplômés ; en fait contre l’ensemble des obstacles structurels que j’affronte en tant qu’anthropologue-musulman (cri de décembre 2018).

 
Waddah fait aujourd'hui la guerre sur le front Est (Marib). Il aimerait retourner à Taez.
Nous n’avons jamais cessé d’être en contact, plus ou moins régulièrement.


Panorama de mes interlocuteurs sur le carrefour de mon enquête. Surplombant le carrefour, mais louée à des étrangers,
la maison du grand-père de Waddah avec sa seconde épouse.
 

Textes pour aller plus loin

Mes premiers textes avec Waddah sont « brut de décoffrage », il fallait simplement dire les choses.
J’ai depuis testé différentes stratégie d’écriture, différentes formes de pudeur, associées à différents enjeux. Je tente ici de faire le point.

Arbre de parenté de 2020

Sur sa position dans la famille

Sur le nœud d’octobre 2003

Notices :

Récits développés :

En général le récit est articulé, soit à l’incident avec Nabil quelques jours plus tôt (29 septembre 2003), soit avec ma rupture amoureuse huit mois plus tard (juin 2004), soit les deux.

Rédigé à l’époque :

Sur nos rapports ultérieurs

Sur le Régime

Une parole légiférée

Autour de moi jusqu’à ce jour, on s’étonne encore qu’il me faille raconter cette histoire. On ne semble pas comprendre l’injustice phénoménale qui découle de cette situation, à la fois pour moi et pour ceux qui ont été mes interlocuteurs. On préfère ne pas voir ce pacte mafieux entre islam et sciences sociales, typique de notre ère postcoloniale tardive*, dont découlent tant d’autres injustices de par le monde, aussi bien pour les sociétés musulmanes que pour les sociétés européennes. De nos jours, on veut croire qu’on peut avoir un coeur de musulman et n’utiliser sa langue que pour mentir, en manipulant les sciences sociales et les institutions. Et réciproquement que la voie royale vers une scientificité sereine sur les affaires humaines, est l’évitement systématique des dilemmes du coeur. La démission semble être la règle, pour les institutions et pour ceux qui les incarnent.

Dans cette situation, il est parfaitement légiféré de me faire entendre, aussi bien dans la jurisprudence islamique (voir Le Jardin des Vertueux de l’imam al-Nawâwî, chapitre sur les cas où médire est toléré) que dans la méthodologie ethnographique (L'ethnographe comme "circumstantial activist"), jusqu’à ce que cesse l’injustice que nous subissons. Aux sociologues et aux prédicateurs, il faut renvoyer les derniers versets de la Sourate des Poètes :

« [224] Quant aux poètes, ce sont les égarés qui les suivent. [225] Ne vois-tu pas qu’ils errent au gré de leurs caprices, [226] et qu’ils se vantent de choses qu’ils n’ont jamais accomplies ? [227] Excepté ceux d’entre eux qui ont la foi, qui pratiquent le bien, qui invoquent fréquemment le Nom de Dieu et qui se servent de leurs poèmes pour se défendre quand ils sont agressés. Les agresseurs apprendront un jour quel sort funeste les attend ! »

fr/comprendre/personnes/waddah.1676569609.txt.gz · Dernière modification : 2023/02/16 18:46 de mansour

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