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fr:ziad:date:2024:shawwal_1445

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Shawwal 1445 (chercher Ziad dans le Coran)

Voir mon texte rédigé le jour de l'Aïd : Ma profession de foi (face à la folie de Ziad).
⇒ En application de la dĂ©marche expliquĂ©e Ă  la fin du texte, en lieu et place des posts de Ziad, j'ai tenu pendant quelques jours une sorte de « carnet de terrain » de ma lecture du Coran.
Un geste public, que j'espùre performatif


11/04 : La Table / Les Bestiaux

— Vincent Planel 2024/04/12 09:04
J'utilise maintenant cette arborescence comme carnet (avec un « z » minuscule)

Lettre sensorielle de Ziad, le Messie roi d’IsraĂ«l, entre maghreb et ‘isha. Relisant toujours le mĂȘme passage (deux derniĂšres pages de la Table, trois ou quatre premiĂšres pages des Bestiaux). Il se passe une chose Ă©trange en termes d’identification. À savoir que j’étais venu chercher un texte inventĂ© par Ziad, conformĂ©ment aux termes de ma dĂ©claration de foi, un texte qui aurait Ă©tĂ© Ă©crit par lui. Or il se passe cette chose Ă©trange que je suis plutĂŽt renvoyĂ© Ă  moi-mĂȘme en train de recevoir ce texte, en train de recevoir ces posts auxquels je veux donner sens, et que je dois pour cela rĂ©inventer en mĂȘme temps que je les lis, les accueillir dans une lecture active. Ziad lui-mĂȘme est finalement un peu cachĂ©, derriĂšre les marqueurs du discours rapportĂ© (« Et quand Dieu dit Ă  JĂ©sus  » dans La Table ; « Dis
 Dis  » dans Les Bestiaux). Et je me vois surtout moi-mĂȘme, finalement, recevant cette parole et ne sachant pas vraiment qu’en faire.

C’est-Ă -dire que l’identification ne prend pas, telle que je la posais hier aprĂšs-midi : je ne vois pas Ziad Ă  la place de Mohammed qui se prend pour Dieu. Je vois Ziad comme une sorte de marchepied, un mĂ©diateur dont la place est dĂ©jĂ  prĂ©vue par le texte, comme narrateur (« Et quand Dieu dit Ă  JĂ©sus  ») et comme instructeur (« Dis
 Dis  »), mais qui s’efface immĂ©diatement, me laissant aux prises avec le drame essentiel, ce face-Ă -face entre Dieu et le ProphĂšte ï·ș, qui me renvoie finalement Ă  moi. Disons que Ziad s’identifie au texte, qui est lui-mĂȘme transparent. L’identification prend, mais elle dĂ©bouche tout de suite sur autre chose.

Ce passage de la Table demandĂ©e par les disciples (5:112), je l’ai dĂ©jĂ  Ă©voquĂ© l’annĂ©e derniĂšre en fait, dans un post que je viens d’exhumer, intitulĂ© La Table servie : islam, diffĂ©rence des sexes et damnation de la modernitĂ© (j’ouvre l’accĂšs en lecture, Ă  l’origine seulement pour la communautĂ©). C’est rigolo de me dire qu’à cette Ă©poque, Ziad Ă©crivait dĂ©jĂ , parallĂšlement.
En apparence il y a un croisement entre le JĂ©sus de ce passage, qui reconnaĂźt humblement son humanitĂ©, et le JĂ©sus qu’incarne Ziad, qui rĂ©clame au contraire que l’on se prosterne et qui se dit Fils de Dieu. Tout se passe comme si Ziad prenait l’exact contre-pieds de ce passage - mais cette possibilitĂ© latente existe dans la tradition musulmane, qui envisage bel et bien le retour de JĂ©sus. JĂ©sus (Ziad) revient corriger les YĂ©mĂ©nites, comme le Coran est venu corriger les Enfants d’IsraĂ«l, Ă  peu prĂšs dans les mĂȘmes termes. De JĂ©sus au Coran, le passage de flambeau est rĂ©versible : il y a toujours la possibilitĂ©, chez un lecteur pĂ©nĂ©trĂ© de toute cette affaire, que le Coran s’incarne de nouveau en JĂ©sus. Mohammed assiste Ă  tout cela assez impuissant, ça le dĂ©passe
 Oui je m’identifie.

Concernant les Bestiaux, je suis frappĂ© par le glissement au verset 6:19 : le qul (« Dis ») de ce narrateur adressĂ© Ă  Mohammed ï·ș, se transforme insensiblement en un qul de Mohammed Ă  ses interlocuteurs. Les positions discursives circulent : c’est ce que je suis en train de redĂ©couvrir, ce que verrouillait la situation de l’islam minoritaire. Et il n’y a qu’en les laissant circuler que le croyant peut Ă©ventuellement connaĂźtre le texte comme son fils (verset suivant, 6:20).

Wallahu a’lam, sur tout ce que j’ai Ă©crit aujourd’hui.

· 2024/04/12 09:08

12/04 : Une sorte de ruqiya?

— Vincent Planel 2024/04/12 22:36

Aujourd'hui je me suis concentrĂ© plus sur des sourates courtes, mecquoises, celles que je suis censĂ© apprendre par coeur ces temps-ci (84-85). Et les mettre dans la bouche de Ziad, c'est une bonne mĂ©thode. Ça met du sel sur le texte, un peu d'Ă©pices, ça en active la musicalitĂ©.

Ce n'est pas trÚs différent de ce qu'on fait avec un mort, ou une personne tombée dans le coma : lire le Coran pour lui, le mettre dans sa bouche, dans l'espoir de le faire revivre un peu. Une sorte de ruqiya?

En fait la vraie question, c'est pourquoi j'ai pas fait ça pour lui plus tĂŽt. Pourquoi j'ai dĂ» construire ma conversion contre Ziad, et lui construire sa folie contre moi? Ça s'explique sans doute par les circonstances, le lien construit plutĂŽt avec Yazid, et tout ce que je raconte en longueur sur ce site. Ça s'explique sans doute par la volontĂ© d'Allah.

Du bien inchallah. Ziad disait toujours ça. Du bien inchallah.

· 2024/04/12 22:52

(13/04
 Ă©changes avec Yazid)

16/04 : Jésus et leur curiosité

Toujours le mĂȘme rendez-vous quotidien avec Ziad, entre maghreb et ‘isha, et toujours la sourate 6. Je l’aperçois dans tel repli du texte, que sa prĂ©sence illumine, puis je le perds Ă  nouveau. Le frĂšre Ă  mes cĂŽtĂ©s, souvent croisĂ© ces derniĂšres semaines lors des ruptures du jeĂ»ne, a aussi le Livre sur les genoux. Silence de la mosquĂ©e, dĂ©sertĂ©e aprĂšs Ramadan. Il me sent peiner sur le texte, tourner les pages d’avant en arriĂšre : il doit se demander ce que je cherche au juste. GĂȘnĂ©, je m’absorbe dans la lecture, commence Ă  remuer les lĂšvres, et il s’absorbe Ă  son tour dans son propre chuchotement. La friction des mots forme une cabine, comme la toile de l’isoloir, c’est un soulagement pour nous deux.
Mais finalement il ferme le Livre, prend son portable et promĂšne ses doigts sur l’écran. Mon chuchotement est seul, de nouveau transparent : j’assume. Je sais qu’il l’écoute, je connais la curiositĂ© qui l’anime. Je revis mes premiers pas au YĂ©men : leur curiositĂ© pour mon visage, pour ma peau blanche dans les habits yĂ©mĂ©nites, les mots arabes dans ma bouche. Ziad est lĂ  Ă  nouveau, Ă  la place bien spĂ©cifique qui Ă©tait la sienne dans ces premiers moments, qui est encore la sienne aujourd’hui : une complicitĂ© d’un autre ordre, nouĂ©e dans le partage d’une pensĂ©e formelle. Quand je m'asseois chez le ProphĂšte Mohammed, quand je reçois les mots qu’il a reçus, prĂ©sence silencieuse de Sayyidina ‘Issa, installĂ© dorĂ©navant dans l’Au-delĂ  (voir fin de la sourate 5).
ArrivĂ© au terme de la sourate, je la reprends au dĂ©but. Doucement la mosquĂ©e se repeuple : au moment d’al-adhĂąn, je viens de retrouver mon point de dĂ©part. Lire le Coran, voilĂ , il n’y a que cette maniĂšre-lĂ . Debout sur la ligne, nous arrangeons nos pieds, et le frĂšre Ă  ma droite lance en riant :
« Mohammed, tu prends toute la place ! ». Le frĂšre Ă  ma gauche s’excuse, sans comprendre. La priĂšre terminĂ©e, je fais quelques invocations puis regarde l’heure : je dois attraper mon Eurostar
 Je me tourne pour lui serrer la main, et vois dans son regard qu’il est un peu surpris finalement. Mais ce n’est pas grave, il comprendra plus tard. JĂ©sus est avec moi.

· 2024/04/17 13:13

Posts de Ziad par date / par thÚmes
fr:ziad:date:2024:shawwal_1445

fr/ziad/date/2024/shawwal_1445.1713530776.txt.gz · DerniÚre modification : 2024/04/19 14:46 de mansour

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