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Jeanne Favret-Saada

« Il n'y a pas de position neutre de la parole: en sorcellerie, la parole, c'est la guerre. Quiconque en parle est un belligérant, et l'ethnographe comme tout le monde. Il n'y a pas de place pour un observateur non engagé »

Sa contribution méthodologique

Voir son article publié en 1990 dans la revue Gradhiva : « être affecté », devenu un classique dans le mouvement plus large de l'ethnographie réflexive. Par une reprise de ses propres affects en situation, l'ethnographe s'emploie à comprendre la place à laquelle il a été affecté lors de son arrivée sur le terrain. D'où l'utilité du carnet de terrain, avec sa page de droite et sa page de gauche…

Son lien avec l'Afrique du Nord

Suite d'entretiens magnifiques de 2019, notamment ce premier épisode où elle raconte son enfance en Tunisie :


Un témoin ambivalent des contradictions post-coloniales

Née en 1934, Jeanne Favret-Saada est devenue le « monstre sacré » de l'ethnographie réflexive à la française… un peu à son corps défendant. Favret-Saada n'est pas un Mandarin, elle n'a jamais occupé de position institutionnelle centrale. Pendant qu'elle poursuivait ses intérêts propres, en anthropologie religieuse surtout, sa contribution méthodologique a été rendue incontournable par d'autres chercheurs, d'une autre génération - notamment Florence Weber (née en 1958), une actrice institutionnelle majeure de ce mouvement.

Symptomatique à mes yeux est le refoulement de son lien biographique avec l'Afrique du Nord : on pourrait s'amuser à faire un sondage auprès des étudiants en anthropologie, voir quel pourcentage infime est au courant, sans même parler de lui donner sens dans la structure qui relie. Et ce en dépit d'une première carrière consacrée à l'Algérie (Algérie 1962-1964, Essais d'anthropologie politique), en dépit aussi de ses fracassantes contributions ultérieures - brillantes au demeurant - à la question du blasphème et des caricatures religieuses (voir notamment son Comment produire une crise mondiale avec douze petits dessins, publié en 2007). Dès lors qu'il est question de réflexivité d'enquête, tout cela n'existe plus, il n'y a que la sorcellerie dans le bocage…

Dans une présentation de 2013, j'ai déjà essayé (laborieusement) de pointer ce non-dit : « La segmentarité retrouvée par surprise à Taez, épicentre du Printemps yéménite. Réflexions sur les usages de Jeanne Favret-Saada »

fr/explorer/auteurs/jeanne_favret-saada.1654247785.txt.gz · Dernière modification : 2022/06/03 11:16 de mansour

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