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Ziad et moi (lettre)
Mansour, le 17 janvier 2022 :
En cherchant une image dans mon disque dur (pour le bandeau de la page d'accueil), je tombe sur ce texte intitulé Ziad et moi. C'est une lettre adressée à mes proches, datée du 1er septembre 2004, où je décris très précisément mes rapports avec Ziad.
Je trouve intéressant de l'exhumer ici comme “recadrage” du problème - pour ceux qui connaissent déjà l'histoire, qui l'ont trop entendue et qui doutent de ce qu'un wiki pourrait apporter de plus.
Contexte
- Retour sur le terrain après rédaction de ma maitrise, qui est dédicacée à Ziad.
- Aussi après rupture amoureuse, de la personne qui m'avait accompagné dans mes études d'ethnologie, pendant mon premier terrain à distance, et tout au long de la rédaction.
- Clairement quand je reviens au Yémen, je sais intuitivement que je vais y faire ma vie. Ziad doit me confronter au mur de la réalité, et il n'y parvient pas complètement : ma subjectivité est prête à s'installer dans un certain pathos, et à faire durer cette situation.
Trame commentée
(à rédiger)
En bref : même si j'ai conscience de beaucoup de choses, je ne perçois absolument pas la situation, celle que je donne d'emblée au lecteur aujourd'hui (voir Notice).
à rapprocher de l'anecdote des 20030831-murets_de_nabil.
Prolongements
La voix d'Ani Difranco m'accompagnait déjà depuis l'adolescence (1996).
Dans ces circonstances, son importance devient plus grande encore : c'est la voix que j'écoute chez moi le soir, dans les moments de blues et de nostalgie. Une voix toujours disponible - contrairement à mes proches en France qui vivent leur vie, qui ne comprendraient pas, auxquels je n'ai même pas envoyé cette lettre probablement. C'est la voix qui met des mots sur le pathos, et qui m'aide à construire ma subjectivité. Ma dépendance à son égard deviendra de plus en plus grande les années suivantes, à mesure que s'aggraveront les contradictions de ma présence à Taez, jusqu'au tournant de 2007.
La chanson Dilate, de 1996 justement, est pour moi l'une des plus émouvantes. Difranco était à l'époque en couple avec son ingénieur du son, elle commençait à connaître la célébrité, passait sa vie sur les routes, pour chanter face à des salles de plus en plus grandes. La chanson exprime très exactement la position ambigue de Ziad, à la fois “muse” et “producteur” de mon enquête :
every song has a you
a you that the singer sings to
and you're it this time
En ce sens, j'ai toujours considéré Ani comme une protagoniste de l'histoire, l'équivalent d'une amie ou d'une soeur qui me suivait de loin - comme les femmes du Yémen qui observent, depuis les terrasses, certaines scènes de la vie des hommes… Et la première chose que j'ai faite, à mon retour en France après ma conversion à l'islam, c'est d'ouvrir mon blog “La Sainte Patronne des Ethnologues“…