La pathologie dualiste (dans le livre de François Roddier)
Rédigé en vitesse un dimanche matin. J'en suis à la section 5.3 (interprétation thermodynamique de la théorie darwinienne).
« Imaginons qu’une forêt se développe. L’herbe pousse mal sous les arbres à cause de l’ombre. Des mammifères herbivores dépérissent. Ils se mettent à manger les feuilles des arbres. Ceux qui ont un cou plus long que celui des autres ont davantage à manger et prolifèrent davantage. Parmi leurs descendants, ceux qui ont ce même caractère prolifèrent également. Favorisant à chaque génération les animaux au cou le plus long, la sélection naturelle ne tarde pas à faire apparaître un groupe particulier d’animaux au cou plus long que celui des autres. Se nourrissant au même endroit, ces animaux se reproduisent entre eux, conservant l’avantage d’un cou long. Une nouvelle espèce est née, celle de la girafe.
Je suis frappé par le fait que Roddier ignore le contexte réel de la sélection naturelle (tel qu'expliqué par Bateson dans Le rôle des changements somatiques dans l'évolution). Et cela se traduit directement dans son analogie (qui est l'intuition centrale de l'ouvrage) entre :
transition continue | phylogenèse |
transition abrupte | ontogenèse |
Les phénomènes que nous venons de décrire ont bien les caractéristiques d’une transition de phase continue : amplification d’une fluctuation aléatoire par une avalanche d’événements. Notons que, si l’apparition d’une espèce nouvelle (phylogenèse) peut être considérée comme une transition continue, le développement d’un embryon à partir d’un germe (ontogenèse) peut être considéré comme une transition abrupte (nécessitant un germe). »
Sauf que ce n'est justement pas aléatoire, si cette fluctuation produit cette avalanche d'effets.
C'est ainsi qu'on aboutit à cette représentation de l'histoire de l'Univers :
Placer à nouveau l'être humain au sommet de la chaîne de la vie, quelle régression intellectuelle! Par son dualisme chronique, cette représentation me paraît manquer l'essentiel.
⇒ je renvoie à la citation n°9.