Outils pour utilisateurs

Outils du site


fr:theologie:coran:017:033

17:33 “Il sera victorieux!”

Tiré de sourate n°17 Le voyage nocturne  الإسراء (mecquoise, 111 versets).

« Qui est tué injustement … qu’il n’excède pas dans le meurtre ».

Qu’est-ce que le Coran ? D’où ça vient ?!
La parole de Dieu, d’accord, mais quels hommes étaient capables de recevoir des phrases d’une telle force, et d’une telle concision ?!

« Qui est tué injustement, nous donnons à son wâlî autorité, donc qu’il n’excède pas dans le meurtre : il sera victorieux ! »

Vingt-deux mots ici (seulement quatorze en arabe) : c’est d’une condensation incroyable ! Mais tout repose sur la compréhension du mot walî° (voir lexique), et cette promesse d’être mansûr (victorieux), qui repose sur tout un système social, pour être crédible dans sa généralité.

Dans cette séquence (versets 23 à 39), le texte ne s’attarde pas plus. On passe directement du rapport aux parents, puis aux pauvres, à la gestion du budget domestique, à l’adultère, et donc à la loi du talion ; et de là aux orphelins et aux contrats, aux unités de mesure, puis à la fiabilité de l’information, pour finir sur la décence dans l’interaction. Une succession de thèmes, qui suffisent à esquisser une loi sociale indépendante de l’État ! Quasiment tous les aspects de la vie sont enserrés dans cette strophe, avec une incroyable économie de moyens, et un style !
Donc la parole de Dieu, certes, mais cela suppose un récepteur capable de comprendre de quoi il est question !

Le traducteur peine à traduire, d’ailleurs - quand il n’est pas préoccupé par une bienséance d’un autre ordre. Ici Mohamed Chiadmi (1999) :

« Pour quiconque serait injustement tué, Nous donnons à son ayant cause le droit d’exiger réparation. Mais que ce dernier ne commette pas d’excès en voulant venger la victime lui-même, car la loi est là pour l’assister. » (quarante mots)

Hamidullah également, dans la version remaniée par la Ligue Islamique Mondiale (mais pas dans l’original de 1959), insère une référence à la loi - en l’occurrence la loi de l’État - qui ne figure aucunement dans le texte :

« Quiconque est tué injustement, alors Nous avons donné pouvoir à son proche [parent] . Que celui-ci ne commette donc pas d’excès dans le meurtre, car il est déjà assisté (par la loi). » (trente-trois mots).

Avec de telles traductions, pas étonnant que les musulmans s’emmêlent les pinceaux, et se retrouvent finalement piégés ! Le recours à l’anthropologie est alors indispensable, pour rétablir une vérité déformée par la perspective moderne. C’est exactement la fonction de l’anthropologie au sein des sciences sociales, et il n’y a pas d’échappatoire, puisque les traducteurs empruntent à ces dernières leurs mots…

La seule loi dont il est question ici, en l’occurrence, c’est la loi naturelle : « Votre Seigneur a décrété que vous n’adoreriez que lui, et la bonté envers les parents, … » etc.., au verset 23 qui ouvre cette séquence - complété dans sa clôture, verset 44 : « …sur terre et dans les cieux, il n’est de chose qui ne célèbre ses louanges, mais leur célébration vous échappe… ».

La loi évoquée ici n’a donc rien à voir avec celle d’un État, ou même imposée par un texte de loi, une shari’a au sens moderne. Le discours coranique présuppose des êtres humains capables de se remémorer, pas des êtres humains qui se formatent le cerveau à partir d’un texte de loi. Cette loi préexiste à son énonciation par le Coran, qui ne fait qu’aider l’homme à s’en souvenir !

(13 septembre 2024)

Retour Qui je suis?
Accueil Coran

fr/theologie/coran/017/033.txt · Dernière modification : 2024/09/20 17:57 de mansour

Donate Powered by PHP Valid HTML5 Valid CSS Driven by DokuWiki