Le hanbalisme est l’une des quatre écoles classiques du droit musulman sunnite, la dernière dans la succession chronologique après le hanafisme (qu’on pratique en Turquie), le malékisme (en Afrique du Nord) et le chaféisme (en Égypte, Yémen et océan indien). Majoritaire dans les pays du Golfe, le hanbalisme est la tradition de Mohammed Bin Abdelwahhab (1703-1792), théologien co-fondateur de l’Etat saoudien, et aussi d’un grand réformateur médiéval de Damas, Ibn Taymiyya (1263-1328).
Cette école est réputée la plus rigoriste, laissant le moins de marge à l’effort rationnel dans l’énonciation du droit. De fait elle est fondée par l’imam Ahmed Ibn Hanbal (780-855), héros de la résistance à l’Inquisition du Calife Al-Ma’mun (fondateur de la Maison de la Sagesse), qui entendait imposer à tous les oulémas de l’Empire une conception philosophique de l’islam, le mu’tazilisme.
De nos jours, beaucoup d’intellectuels modernistes prétendent remettre en cause la centralité du hanbalisme dans la tradition sunnite. Ils considèrent comme allant de soi que le hanbalisme n’a rien apporté aux sciences, et que l’islam lui-même se porterait mieux sans Ahmed Ibn Hanbal. Que serait-il advenu de l’histoire des sciences si l’Inquisition mu’tazilite avait réussi ? Drôle d’idée tout de même - mais ont-ils seulement les moyens d’y réfléchir sérieusement ?!