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| ====== Le monde propre du Bernard-l'ermite ====== | ====== Le monde propre du Bernard-l'ermite ====== |
| {{:fr:comprendre:images:schemas:bernard-anemone-rbv.jpg?200 |Schéma tricolore, représentant un Bernard-l'ermite (l'Europe) dans sa coquille (Aristote), blotti contre une anémone de mer (l'Islam).}} <WRAP rightalign lo> | {{:fr:comprendre:images:schemas:bernard-anemone-anote.jpg?200 |Schéma tricolore, représentant un Bernard-l'ermite (l'Europe) dans sa coquille (Aristote), blotti contre une anémone de mer (l'Islam).}} <WRAP rightalign lo> |
| Illustration de [[fr:comprendre:processus:matrice|la matrice monothéiste]] avec une [[#vidéo]]. | Illustration de [[fr:comprendre:processus:matrice|la matrice monothéiste]]\\ [[#Vidéo]] ci-dessous. |
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| Le Bernard l'ermite est un crabe qui vit dans la coquille d’un gastéropode.\\ | Le Bernard l'ermite est un crabe qui vit dans la coquille d’un gastéropode.\\ |
| Ce mode de vie comporte certains avantages, d’un point de vue énergétique : chaque coquille, que l’animal n’aura pas à produire lui-même, est une « énergie-fossile » au sens propre…\\ | Ce mode de vie comporte certains avantages, d’un point de vue énergétique : chaque coquille, que l’animal n’aura pas à produire lui-même, est une « énergie-fossile » au sens propre…\\ |
| Mais ce choix comporte aussi de sérieux inconvénients, du point de vue de la croissance : la coquille est toujours soit trop grande pour lui, soit déjà trop petite, et le crabe vit dans l’angoisse permanente d’avoir à en changer…\\ | Mais ce choix comporte aussi de sérieux inconvénients du point de vue de la croissance : la coquille est toujours soit trop grande pour lui, soit déjà trop petite, et le crabe vit dans l’angoisse permanente d’avoir à en changer…\\ |
| Eh bien nous, l’Europe[[fr:glossaire#europe|*]], vivons dans une condition assez équivalente. | Eh bien nous, l’Europe[[fr:glossaire#europe|*]], vivons dans une condition assez équivalente. |
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| - À l’origine, il y a la coquille vide de la pensée grecque[[fr:glossaire#philosophie|*]], abandonnée après la conversion au christianisme du gastéropode (christianisme orthodoxe). | - À l’origine, il y a la coquille vide de la pensée grecque[[fr:glossaire#philosophie|*]], abandonnée après la conversion au christianisme du gastéropode (christianisme orthodoxe). |
| - Coquille écrasée par l’Histoire, elle est d’abord remembrée par les bons soins d’une érudition arabe, d’Al-Khawarizmî<sup>[[wpfr>Al-Khwârizmî| ]]</sup>(IXe siècle) jusqu’à Averroès<sup>[[wpfr>Averroès| ]]</sup>(XIIe), car les pouvoirs musulmans l’utilisent pour administrer leurs empires (Abbassides, Almohades) - mais sans se prendre pour le gastéropode, qui l'avait fait grandir avec lui… | - Coquille écrasée par l’Histoire, elle est d’abord remembrée par les bons soins d’une érudition arabe, d’Al-Khawarizmî<sup>[[wpfr>Al-Khwârizmî| ]]</sup>(IXe siècle) jusqu’à Averroès<sup>[[wpfr>Averroès| ]]</sup>(XIIe), car les pouvoirs musulmans l’utilisent pour administrer leurs empires (Abbassides, Almohades) - mais sans se prendre pour le gastéropode qui l'avait fait grandir avec lui… |
| - Mais voilà qu’au XIIIe siècle, après l’oeuvre philosophique de Thomas d'Aquin<sup>[[wpfr>Thomas_d'Aquin| ]]</sup>, la Chrétienté latine décide de se mettre sur la tête Aristote, cette coquille vide. Non pas la coquille abandonnée mille ans plus tôt par le christianisme, qui la trouvait païenne, mais la version remembrée par l’islam, à laquelle on trouve maintenant des odeurs de sainteté… C’est la Renaissance, geste fondateur de notre identité européenne.\\ On connaît la suite : réforme protestante, affaire Galilée, guerres endémiques qui renforcent le pouvoir de l’État… Et l’on finit par troquer Aristote pour René Descartes[[fr:glossaire#cartesianisme|*]], au sommet de la philosophie : sans avoir mieux compris le monde pour autant, mais utile pour traquer les énergies fossiles. | - Or voilà qu’au XIIIe siècle, après l’oeuvre philosophique de Thomas d'Aquin<sup>[[wpfr>Thomas_d'Aquin| ]]</sup>, la Chrétienté latine décide de se mettre sur la tête Aristote, cette coquille vide. Non pas la coquille abandonnée mille ans plus tôt par le christianisme, qui la trouvait païenne, mais la version remembrée par l’islam, à laquelle on trouve maintenant des odeurs de sainteté… C’est la Renaissance, geste fondateur de notre identité européenne.\\ On connaît la suite : réforme protestante, affaire Galilée, guerres endémiques qui renforcent le pouvoir de l’État. Et l’on finit par troquer Aristote pour René Descartes[[fr:glossaire#cartesianisme|*]], au sommet de la philosophie : sans avoir mieux compris le monde pour autant, mais utile pour traquer les énergies fossiles… |
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| Depuis sa naissance, __l'Europe a un problème de croissance__ dans son rapport à ses propres institutions. On le sent surtout dans les périodes de transition, comme celle que nous traversons : toutes les institutions sont tétanisées, et ne pensent qu’à emprunter la coquille du voisin (voir la vidéo [[#video|ci-dessous]]). C’est bien là le principe du macronisme… | Depuis sa naissance, __l'Europe a un problème structurel de croissance__ dans son rapport à ses propres institutions. Et dans les périodes de transition, comme celle que nous traversons, on le sent particulièrement : toutes les institutions sont tétanisées, et ne pensent qu’à emprunter la coquille du voisin (voir la vidéo [[#video|ci-dessous]]). C’est bien là le principe du macronisme… |
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| Cette analogie m’est apparue en lisant ces lignes d’un ami philosophe, à propos du Bernard l’ermite et de l’anémone de mer. J’ai tout de suite pensé au rapport à l’islam des institutions françaises : | Cette analogie m’est apparue en lisant ces lignes d’un ami philosophe, à propos du Bernard l’ermite et de l’anémone de mer. J’ai tout de suite pensé au rapport à l’islam des institutions françaises : |
