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fr:comprendre:processus:traverser_le_viol

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fr:comprendre:processus:traverser_le_viol [2023/01/27 17:23] – ajout phrase mansourfr:comprendre:processus:traverser_le_viol [2023/01/29 14:59] (Version actuelle) mansour
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-//Rédigé le 27 janvier 2023//\\ +//27-28 janvier 2023//\\ 
-<wrap todo>([[#chantier|partie centrale]] encore en chantier)</wrap>+<wrap todo>(ajout [[#chantier|partie centrale]]\\ / Analyse fiqh encore en chantier?)</wrap>
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-Hier soir, sachant qu’il me fallait encore raconter cette histoire dans une nouvelle version, à laquelle j’allais m’atteler ce matin, j’ai voulu visionner un film documentaire, dont je savais qu’il me ramènerait vingt cinq ans en arrière au sortir de l’enfance : //J’ai aimé vivre là// (2021), réalisé par Régis Sauder sur des textes d’Annie Ernaux. Le documentaire s’intéresse à la ville-nouvelle de Cergy, fondée en 1970 à 30 km de Paris. Rompant délibérément avec le genre du « reportage sur la banlieue », le film raconte en fait l’utopie associée à cette ville. Et j’ajouterais comme anthropologue : une utopie bien particulière, dont la banlieue française est le creuset naturel, du fait de sa //soumission totale// à la centralité culturelle de Paris. Une ouverture à la diversité fondée moins sur lhospitalité que sur une forme de //capitulation//.\\ +===== Un problème topologique ===== 
-Moi aussi j’ai grandi en région parisiennedans le creuset de cette utopie. Mon premier « terrain », c'était en 2003, dans les premiers mois de la guerre dIrak, à laquelle mon pays s’était opposé. Dans un monde en passe de devenir fou, la France passait pour le Phare de la Rationalité, et moi je sortais de mes études. J’étais certain de réussir ma mission.+ 
 +Pour mener à bien mon enquête sur la société Yéménites des années 2000, j’ai dû traverser le viol. Je dis bien traverser, pas subir. Et je dis bien //le// viol. 
 + 
 +Traverser le viol comme on traverse un fleuve, séparant deux pays. Un //wetback//<sup>[[wp>Wetback_(slur)| ]]</sup>, comme on appelle les Mexicains entrés illégalement aux Etats-Unis. Peu importe à quel niveau j’ai traversé, je me suis forcément « mouillé le dos ». Ce paradoxe m’a donné à réfléchir, et il m’a beaucoup appris sur la //topologie//<sup>[[wpfr>topologie| ]]</sup>culturelle du monde. Car je me suis sans cesse posé la même question : qu'est-ce que ce viol? Pourquoi ai-je dû traverser ce fleuve-là? Mais bien sûr, révéler les circonstances exactes de la traversée n’avait aucun intérêt((<wrap lo>J’ai construit mon questionnement autour de la notion d’homoérotisme[[fr:glossaire#homoerotisme|*]], c’est-à-dire les mirages d’homosexualité, et leurs éventuels effets performatifs. Je parlais de la dimension genrée de la sociabilité masculine, des paradoxes de la perception, de l’importance de ces phénomènes pour la réflexivité[[fr:glossaire#reflexivite|*]] d’enquête. Mes interventions semaient le trouble, mais je l’assumais. Si le lecteur tenait à s’interroger sur ma vie personnelle, je le laissais libre d’imaginer ce qu’il voulait : homosexuel ? Hétérosexuel ? Bisexuel ? J’étais surtout aux prises avec la complexité du réel, et j’avais surtout à cœur de diffracter ces catégories. En cela j’étais bien en phase avec l’anthropologie contemporaine.\\ 
 +À un certain stade, j’ai fait rentrer l’islam dans cette affaire, avec exactement la même ligne de conduite. J’évoquais une conversion sur le terrain, geste d’une ambiguïté fondamentale, que je ne cherchais pas à lever. En cela ma recherche était complètement laïque, elle était pudique aussi, ce qu’elle est restée jusqu’à aujourd’hui.</wrap>)). Ça n’apportait rien à la science, et ça n’aurait fait que m’affaiblir.\\ 
 +Mais depuis 2011, la topologie a changé. Des pays ont sombré, et notre propre avenir est maintenant illisible. Aujourd’hui, la communauté musulmane fait de moi un //wetback// dans mon propre pays. Il y a là quelque chose que je ne peux accepter - ou plus exactement, que je pourrais accepter s’ils n’étaient pas toujours là-bas, ceux qui m’ont écouté, m’ont fait confiance et m’ont guidé, aujourd’hui dans la faim et la guerre. Raconter ma traversée est la seule manière de les ramener parmi nous. 
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 +===== L'utopie francilienne ===== 
 +Hier soir, sachant qu’il me fallait encore raconter cette histoire dans une nouvelle version, à laquelle j’allais m’atteler ce matin, j’ai voulu visionner un film documentaire((//J’ai aimé vivre là// (2021), réalisé par Régis Sauder sur des textes d’Annie Ernaux. Le documentaire s’intéresse à la ville-nouvelle de Cergy, fondée en 1970 à 30 km de Paris. Rompant délibérément avec le genre du « reportage sur la banlieue », le film raconte en fait l’utopie associée à cette ville.)), dont je savais quil me ramènerait vingt cinq ans en arrièreau sortir de lenfance.
  
 {{ youtube>ezgllfwW5aM }}\\ {{ youtube>ezgllfwW5aM }}\\
  
-Le 4 octobre 2003il fait encore nuit, je dors profondément dans une petite maison de Sanaa, louée par deux chercheurs français qui mont accueilli à mon arrivée deux mois et demi plus tôt. Dans la même maison et la même chambresauf qu’à présent je ne rêve plus que du Yémen, de Taez, la ville où je suis immergé depuis deux mois. Je rêve de l’histoire que je raconterai plus tard dans mon [[fr:comprendre:textes:academia:maitrise|mémoire de maîtrise]], à partir des feuillets de mon carnet de terrainLhistoire n’est pas encore rédigéemais elle est déjà latente dans mon cerveauun cerveau de Francilien : je raconterai l’histoire d’un quartier stigmatiséun quartier de « bons à rien »qui saura tout de même se mobiliser pour accueillir dignement l’étrangermalgré les quolibets des commerçants plus raisonnables… À ce stade tout est déjà fini : Ziadle héros de cette histoire, a déjà perdu la face et s’est finalement retiré dans son villageD’ici mon vol retour il reste trois semaines, que je dois encore mettre à profitJe voudrais étayer mon récit le plus possibleet ce n’est pas facileJe suis certain d’avoir vécu ce que jai vécu, mais à Taez plus personne naccepte de m’en parler : //« Laisse tomberce sont des histoires du vide, des histoires de désoeuvrés… »//.+Moi aussi j’ai grandi en région parisienne, dans le creuset de cette utopie si particulière. Utopie douverture à la diversitémais dans une soumission totale à la centralité culturelle de Paris ; ouverture fondée moins sur l’hospitalité, que sur une forme de //capitulation// généreuse. 
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 +> //« Aujourdhuipendant quelques minutesj’ai essayé de //voir// tous les gens que je croisaistous inconnus. Il me semblait que leur existencepar l’observation détaillée de leur personneme devenait subitement très proche, comme si je les touchais. Si je poursuivais une telle expériencema vision du monde et de moi-même s’en trouverait radicalement changée**Peut-être n'aurais-je plus de moi.** »// (Annie Ernaux//La Vie extérieure//, Gallimard, Folio, pp28-29) 
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 +Mon premier « terrain » c'était en 2003, dans les premiers mois d’une guerre dIrak à laquelle mon pays sétait opposé. Je sortais de mes études et la France, dans un monde en passe de devenir foupassait pour le Phare de la Rationalité. J’étais certain de réussir ma mission.
  
 {{ :fr:comprendre:images:touristiques:maisonjulien-dessin.jpg?400 |La maison de mes amis en 2003}} {{ :fr:comprendre:images:touristiques:maisonjulien-dessin.jpg?400 |La maison de mes amis en 2003}}
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 +Le 4 octobre 2003, il fait encore nuit, je dors profondément dans une petite maison de Sanaa, louée par deux chercheurs français qui m’ont accueilli à mon arrivée deux mois et demi plus tôt. Dans la même maison et la même chambre, sauf qu’à présent je ne rêve plus que du Yémen, de Taez, la ville où je suis immergé depuis deux mois. Je rêve de l’histoire que je raconterai plus tard dans mon [[fr:comprendre:textes:academia:maitrise|mémoire de maîtrise]], à partir des feuillets de mon carnet de terrain. L’histoire n’est pas encore rédigée, mais elle est déjà latente dans mon cerveau, un cerveau de Francilien : je raconterai l’histoire d’un quartier stigmatisé, un quartier de « bons à rien », qui saura tout de même se mobiliser pour accueillir dignement l’étranger, malgré les quolibets des commerçants plus raisonnables… À ce stade tout est déjà fini : [[fr:comprendre:personnes:ziad|Ziad]], le héros de cette histoire, a déjà perdu la face et s’est finalement retiré dans son village. D’ici mon vol retour, il reste trois semaines que je dois encore mettre à profit. Je voudrais étayer mon récit le plus possible et ce n’est pas facile. Je suis certain d’avoir vécu ce que j’ai vécu, mais à Taez plus personne n’accepte de m’en parler : //« Laisse tomber, ce sont des histoires du vide, des histoires de désoeuvrés… »//.
  
 Dans une autre pièce de la même maison il y a Waddah, un cousin éloigné de Ziad. Waddah a grandi à Taez mais il vient de rejoindre ses oncles dans la Capitale, pour travailler comme agent d’accueil dans une banque. Waddah n’a pas assisté à l’histoire, mais il en a entendu parler, et il a très envie de comprendre. C’est un jeune homme sensé, sérieux et digne, qui répond consciencieusement à chacune de mes questions. Lui me pose toujours la même en retour : //« Tu es sûr que Ziad ne t’a pas fait d’avance ? »//. Oui je suis sûr. Et je continue de l’interroger.\\ Dans une autre pièce de la même maison il y a Waddah, un cousin éloigné de Ziad. Waddah a grandi à Taez mais il vient de rejoindre ses oncles dans la Capitale, pour travailler comme agent d’accueil dans une banque. Waddah n’a pas assisté à l’histoire, mais il en a entendu parler, et il a très envie de comprendre. C’est un jeune homme sensé, sérieux et digne, qui répond consciencieusement à chacune de mes questions. Lui me pose toujours la même en retour : //« Tu es sûr que Ziad ne t’a pas fait d’avance ? »//. Oui je suis sûr. Et je continue de l’interroger.\\
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-La complexité de cette situation se situe à plusieurs niveaux : +===== Une relation =====
-  * (…)+
  
 +Traverser le viol, comme on traverse un torrent en montagne : en sautant sur une pierre adéquatement placée à mi-parcours. Une pierre qu’on a longuement étudié depuis la rive, questionné du regard, de peur qu’elle ne se retourne au moment décisif. Après avoir longuement erré en amont et en aval, en quête d’un meilleur passage, revenir finalement au même endroit. Scruter le dos sec de cette pierre, chauffé par le soleil. Qu'est-ce qui lui vaut d'être ainsi dressée, si fièrement parmi les courants? Tenter d'en deviner l’assise, en interrogeant les remous tout autour… Enfin ne plus réfléchir : y aller.\\
 +Une fois sur l’autre rive, se retourner, soudain soulagé d’un poids et confiant pour la fin de la promenade. Voir le camarade traverser à son tour, qui trébuche et plonge sa chaussure dans l’eau, lamentablement. Comprendre que la suite de la promenade, qui pour lui ne faisait que commencer, lui sera beaucoup plus pénible : qu’il se plaindra sans cesse, et qu’il faudra le supporter.
  
-<WRAP center round todo 100%> +Vingt années ont passé. Waddah vit à Marib, sur le front Estdans une caserne poussiéreuse tenue par les forces gouvernementales, où il nest qu’un pauvre troufionCes jours-ci nous échangeons sur Whatsappnous tentons de construire un sens partagéUn sens qui ne passera pas par ses cousins de Taez - cette histoire qu’il n’a pas compris en octobre 2003, et que les années suivantes il n’a pas plus voulu comprendre, même s’il acceptait dignement que je retourne là-bas. Pour Waddah, l’histoire s’est toujours résumée à cette mésaventure stupide : cette chaussure plongée dans l’eau qui n’a jamais vraiment séché depuis vingt ans, et dont l’odeur nauséabonde se dégage jusqu’en lui-même.
-CHANTIER FIQH +
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-===== Conclusion ===== +
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-Pour mener à bien mon enquête sur la société Yéménites des années 2000jai dû traverser le violJe dis bien traverserpas subirEt je dis bien //le// viol.+
  
-Traverser le viol comme on traverse un fleuve, séparant deux pays. Un //wetback//<sup>[[wp>Wetback_(slur)| ]]</sup>comme on appelle les Mexicains entrés illégalement aux Etats-Unis. Peu importe à quel niveau jai traversé, je me suis forcément « mouillé le dos »Depuis deux décennies, cest ce paradoxe qui ma donné à réfléchir, et m’a beaucoup appris sur la //topologie//<sup>[[wpfr>topologie| ]]</sup>culturelle du mondeMais bien sûrrévéler les circonstances exactes de la traversée n’avait aucun intérêt. Ça n’apportait rien à la science, et ça n’aurait fait que m’affaiblir.+Waddah est un pauvre troufionaffecté à la surveillance dun stupide check-point pour le compte de son patron - le même Oncle qui lui avait trouvé son poste dans une banqueWaddah navait aucune qualification (contrairement à Ziad) : au comptoir daccueil d’un immense open-space, rempli de comptables à leur bureauil était payé pour surveiller les aller-et-venuesWaddah présentait bien cependantil avait suivi une scolarité secondaire : peut-être en dautres circonstances il aurait pu évoluer, Dieu seul le sait. Quand je vois les photos de cette époque, je ne peux m’empêcher de le penser.
  
-Javais donc construit mon questionnement autour de la notion d’homoérotisme[[fr:glossaire#homoerotisme|*]], c’est-à-dire les mirages dhomosexualité, et leurs éventuels effets performatifsJe parlais de la dimension genrée de la sociabilité masculinedes paradoxes de la perceptionde l’importance de ces phénomènes pour la réflexivité[[fr:glossaire#reflexivite|*]] d’enquêteMes interventions semaient le troublemais je l’assumaisSi le lecteur tenait à s’interroger sur ma vie personnelle, je le laissais libre d’imaginer ce qu’il voulait : homosexuel ? Hétérosexuel ? Bisexuel ? J’étais surtout aux prises avec la complexité du réel, et j’avais surtout à coeur de diffracter ces catégories. En cela jétais bien en phase avec lanthropologie contemporaine.+Avant 2011, Waddah se demandait toujours pourquoi je le recontactais, chaque année à ma descente de lavion. Il répondait dignement et nous nous voyions, mais il finissait toujours par me demander, à un point de la conversation //« Qu’est-ce que tu me veux au juste ? »//. Je ne le savais pas plus que lui, c’était juste logique : une sorte de rituel, avant de prendre mon car pour Taez. Et bien sûr, je ne lui disais jamais au revoir avant de repartir.\\ 
 +En 2011, Waddah est le seul qui m’ait contacté, le seul qui faisait le lien entre ma recherche et la Révolution, un mail qui disait : //« Tu avais raison »//, reçu dans les premières semaines du mouvement. À cette époque Yazid ne me parlait plus, il ma parlé seulement trois ans plus tard, et nous n’appartenions déjà plus au même monde.\\ 
 +Mais Waddah, à partir de 2011n’a jamais cessé de me recontacter à intervalles réguliers, tous les six mois ou tous les ans. J’ai toujours reçu ses messages avec ambivalence, avec un dégoût léger : comme on reçoit les instructions d’un supérieur hiérarchique, enrobées d’un sentimentalisme qu'on sait nécessaire. Waddah a toujours été pathétique dans ces échanges, déployant l’affection obséquieuse la plus complaisanteet l’agressivité la plus odieuse l’instant d’après - comme Daech et le Maréchal Sissi réunis dans le même personnage. Cela ne m’a jamais empêché de ressentir pour lui une forme de bienveillance et de respect, lié à la compréhension que nos destins étaient liés. Qu’à travers lui, Dieu ne faisait que me tendre un miroir. Et que la vie de [[fr:comprendre:personnes:waddah|Waddah]], ce comptoir d’accueil ou ce check-point poussiéreux, étaient aussi métaphore de ma propre rechercheDerrière luiil y a toujours eu ce Diable des sciences sociales, dans les bras duquel en octobre 2003 je me débattais déjàIl s’exprimait aussi par la voix de Waddah, dans lincident relaté, cétait déjà évident.
  
-À un certain stadejai fait rentrer l’islam dans cette affaireavec exactement la même ligne de conduiteJévoquais une conversion sur le terraingeste dune ambiguïté fondamentaleque je ne cherchais pas à leverEn cela ma recherche était complètement laïqueelle était pudique aussi, ce quelle est restée jusquà aujourd’hui.+Pactiser avec le Diable pour revenir chez moi. Et s’apercevoir finalementquelques mois plus tard, que chez moi nest plus rien. Alors reprendre la route ([[fr:comprendre:moments:accueil#juin_2004|Juin 2004]]).\\ 
 +Traverser le viol comme on traverse un fleuveà la nageEspérer atteindre lautre rive avant l’épuisementavant lEstuairequi nous rendra tous au vaste océanFixer les étoiles pour garder le capet composer tout de même avec le courant. Accepter chaque jour de séloigner davantage, sans savoir pour quelle terre au juste, le cœur confiant.
  
-Mais depuis 2011, la topologie a changé. Des pays ont sombré, et notre propre avenir est maintenant illisible. Aujourd’hui, la communauté musulmane fait de moi un //wetback// dans mon propre pays. Il y a là quelque chose que je ne peux pas accepter - ou plus exactement, que je pourrais accepter s’ils n’étaient pas toujours là-bas, ceux qui m’ont écouté, m’ont fait confiance et m’ont guidé, aujourd’hui dans la faim et la guerre. Raconter ma traversée est la seule manière de les ramener parmi nous. 
  
-<WRAP rightalign>[[Accueil]]</WRAP>+<WRAP rightalign>[[..:Accueil|Accueil de "Comprendre"]]</WRAP>
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fr/comprendre/processus/traverser_le_viol.1674836597.txt.gz · Dernière modification : 2023/01/27 17:23 de mansour

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