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fr:comprendre:personnes:waddah:waddah_et_maryam

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-[{{ https://old.taez.fr/sites/2018-2020/documents/publis/arbres/ArbreKhodshy-2015.jpg?300|Arbre de parenté de 2015}}]+[{{ https://old.taez.fr/sites/2018-2020/documents/publis/arbres/ArbreKhodshy-2015.jpg?300|Arbre de parenté de 2015 (ce que je savais à l'époque)}}]
  
 En fait, Waddah et mes interlocuteurs à Taez avaient en commun un grand-père maternel, né vers 1930 dans les montagnes de la Hujariyya, à mi-chemin entre Taez et Aden. Abduh avait eu deux épouses. La première venait de son village mais elle fit plusieurs fausses couches, et lorsqu’elle finit par mettre au monde un enfant ce fut une petite fille (la mère de mes interlocuteurs). Aussi vers le tournant des années 1960, Abduh prit-il une seconde épouse, issue d’une famille citadine de Sanaa, qui allait d’abord lui donner une fille (la mère de Waddah) puis plusieurs fils. En fait, Waddah et mes interlocuteurs à Taez avaient en commun un grand-père maternel, né vers 1930 dans les montagnes de la Hujariyya, à mi-chemin entre Taez et Aden. Abduh avait eu deux épouses. La première venait de son village mais elle fit plusieurs fausses couches, et lorsqu’elle finit par mettre au monde un enfant ce fut une petite fille (la mère de mes interlocuteurs). Aussi vers le tournant des années 1960, Abduh prit-il une seconde épouse, issue d’une famille citadine de Sanaa, qui allait d’abord lui donner une fille (la mère de Waddah) puis plusieurs fils.
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 Cette seconde épouse avait effectivement un ancêtre ottoman, issu de la seconde occupation ottomane du Yémen (1872-1918). Son père avait travaillé comme secrétaire auprès des imams, et pourtant à l’époque de ce mariage cette famille passait pour très pauvre. Il faut dire qu’en 1948, l’imam Ahmad avait fait de Taez sa capitale, afin de mieux contrôler la modernisation venue d’Aden, tandis que Sanaa restait dans le sous-développement. Abduh pour sa part travaillait dans le commerce avec la colonie britannique, véritable plaque tournante du Commonwealth dans le boom économique de l’après-Seconde Guerre, et second port mondial en termes de tonnage après Rotterdam… Ses affaires étaient déjà florissantes avant la révolution républicaine de 1962, qui accéléra encore le développement économique de Taez (dans un premier temps seulement). Parallèlement, la ville de Sanaa retrouvait son statut de capitale, et sa belle-famille « ottomane » trouvait sa place dans le nouveau régime tribalo-républicain. Parmi les oncles de Waddah, plusieurs allaient accéder à de très bons postes après des études supérieures à l’étranger, grâce à leur inscription dans les réseaux de la Capitale. Cette seconde épouse avait effectivement un ancêtre ottoman, issu de la seconde occupation ottomane du Yémen (1872-1918). Son père avait travaillé comme secrétaire auprès des imams, et pourtant à l’époque de ce mariage cette famille passait pour très pauvre. Il faut dire qu’en 1948, l’imam Ahmad avait fait de Taez sa capitale, afin de mieux contrôler la modernisation venue d’Aden, tandis que Sanaa restait dans le sous-développement. Abduh pour sa part travaillait dans le commerce avec la colonie britannique, véritable plaque tournante du Commonwealth dans le boom économique de l’après-Seconde Guerre, et second port mondial en termes de tonnage après Rotterdam… Ses affaires étaient déjà florissantes avant la révolution républicaine de 1962, qui accéléra encore le développement économique de Taez (dans un premier temps seulement). Parallèlement, la ville de Sanaa retrouvait son statut de capitale, et sa belle-famille « ottomane » trouvait sa place dans le nouveau régime tribalo-républicain. Parmi les oncles de Waddah, plusieurs allaient accéder à de très bons postes après des études supérieures à l’étranger, grâce à leur inscription dans les réseaux de la Capitale.
  
-Pendant ce temps Maryam (grand-mère maternelle de Nabil, Ziad et Yazid), restait dans son village de la Hujariyya, avec sa fille unique, sous l’autorité de sa belle-mère… Circonstance supplémentaire : celle-ci était aussi la seconde épouse de son père. Une famille recomposée en quelque sorte, construite autour de cette femme flamboyante, qui avait quitté son premier mari en emportant avec elle son premier enfant - Abduh, auquel un second mari avait jugé bon de marier sa propre première fille… Pour Maryam le divorce n’était pas concevable, du fait que la mère d’Abduh était sa belle-mère doublement : en tant qu’épouse de son père (//âmmatuh// en arabe, littéralement « tante paternelle ») et en tant que mère de son époux (//khâla//en arabe, littéralement « tante maternelle »). +{{anchor:circonstance_supplementaire}} 
- +Pendant ce temps [[fr:comprendre:contextes:maryam|Maryam]] (grand-mère maternelle de Nabil, Ziad et Yazid), restait dans son village de la Hujariyya, avec sa fille unique, sous l’autorité de sa belle-mère… **Circonstance supplémentaire** : celle-ci était aussi la seconde épouse de son père. Une famille recomposée en quelque sorte, construite autour de cette femme flamboyante, qui avait quitté son premier mari en emportant avec elle son premier enfant - Abduh, auquel un second mari avait jugé bon de marier sa propre première fille… Pour Maryam le divorce n’était pas concevable, du fait que la mère d’Abduh était sa belle-mère doublement : en tant qu’épouse de son père (//âmmatuh// en arabe, littéralement « tante paternelle ») et en tant que mère de son époux (//khâla// en arabe, littéralement « tante maternelle »). 
-[{{ https://old.taez.fr/sites/2018-2020/documents/publis/arbres/ArbreKhodshy-2020.jpg?300|Arbre de parenté de 2020}}]+<WRAP centeralign> 
 +{{ :fr:comprendre:images:schemas:arbrekhodshy-2020.jpg?nolink |Arbre de parenté de 2020}} 
 +//<wrap nif>Patrilignages</wrap> (rouge), <wrap hurma>liens maternels</wrap> (bleu), et <wrap alsqr>alliance de circonstance</wrap> (vert) dans laquelle je m'insère.// 
 +</WRAP>
  
 Donc Maryam resta jusqu’au bout fidèle à cette femme, et aux usages de la société yéménite qui l’enfermaient doublement. Damnée par la beauté d’une femme, elle finit par donner à Abduh un second enfant, dont le destin voulut qu’il fut encore une petite fille (la mère de Ammar). Une lignée de femmes, qui s’annonçait bientôt dépourvue de soutiens masculins… Donc Maryam resta jusqu’au bout fidèle à cette femme, et aux usages de la société yéménite qui l’enfermaient doublement. Damnée par la beauté d’une femme, elle finit par donner à Abduh un second enfant, dont le destin voulut qu’il fut encore une petite fille (la mère de Ammar). Une lignée de femmes, qui s’annonçait bientôt dépourvue de soutiens masculins…
fr/comprendre/personnes/waddah/waddah_et_maryam.1676567718.txt.gz · Dernière modification : 2023/02/16 18:15 de mansour

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