<WRAP justify>
====== Intersexuation et mises en abîme ======
''[[fr:comprendre:processus:|fr:comprendre:processus:]]intersexuation'' [[fr:intersexuation#sommaire intersexuation|{{:fr:comprendre:images:schemas:cle.png?nolink&30|Sommaire intersexuation}}]]

Dans le cadre de la section Comprendre, deux processus symétriques sont à éclairer :
  - Comment j’ai abouti au geste d’[[fr:comprendre:moments:#octobre 2003]] (rapport sexuel dans la maison du quartier juif de Sanaa)
  - Comment j’ai abouti au geste de [[fr:comprendre:moments:#décembre 2017]] (récit public dudit rapport)

[[fr:comprendre:tautologie|{{ :fr:comprendre:images:schemas:triangle-siteoct20.jpg?nolink&200|La tautologie de mon enquête}}]]Le mécanisme central est mon « petit théorème » :
  * face à un observateur (doté d’une épistémologie objectiviste),
  * <wrap nif>il faut un Yéménite qui prend la pose (l’indigène)</wrap>,
  * <wrap hurma>et un Yéménite qui vend la mèche (l’informateur)</wrap>.

L’histoire de mon premier terrain se situe à la rencontre de deux sous systèmes :
  * <wrap nif>la société de quartier, autour de [[fr:comprendre:personnes:Ziad]]</wrap> (qui fera l’objet du mémoire)
  * <wrap hurma>le [[fr:comprendre:personnes:accueil#df|département de français]] de l’université, en arrière plan de [[fr:comprendre:personnes:Khaldoun]]</wrap>.

Tout processus de recherche scientifique comporte une dimension [[fr:comprendre:processus:masturbation|masturbatoire]] <wrap lo>(page ''[[fr:atelier:methodologie:intersexuation]]'' du dossier Méthodologie)</wrap> :\\
le chercheur se repaît de ses propres observations, du simple fait qu’il les couche par écrit, chaque soir sur son carnet de terrain ; il les digère et les ré-ingurgite, en vue de les remettre à l’épreuve du réel. Mais à un certain stade (comme je le raconte dans la dernière partie du [[fr:comprendre:textes:academia:maitrise|mémoire]]), __ce retour au réel m’a été refusé__ <wrap lo>([[fr:comprendre:moments:printemps_arabe_dans_un_verre_d_eau|petit printemps arabe dans un verre d'eau]])</wrap>.\\
Or derrière l’observateur, il y a toujours une chambre noire en dernier recours :

<WRAP centeralign lo>
[[fr:comprendre:personnes:vincent|{{ fr:comprendre:images:divers:chambre-noire.jpg?400 }}]] (Voir la page [[fr:comprendre:personnes:Vincent]] pour la dimension biographique).
</WRAP>

Dans l’incident d’octobre 2003, **la maison du quartier juif** joue en fait un rôle essentiel. C’est dans ce cadre-là que la masturbation apparaît comme un geste concevable, comme mise en abîme de ce qui s’est passé sur le terrain.

<WRAP centeralign>
[[https://old.taez.fr/sites/2021/oct2003.html|{{ fr:comprendre:images:touristiques:maisonjulien-albatre.jpg?nolink&400 |Lien vers texte "les dimensions de l'irréparable".}}]]<wrap lo>(Voir page ''[[fr:comprendre:personnes:waddah:intersexuation]]'' du dossier Waddah, et surtout mon texte de 2021 : [[https://old.taez.fr/sites/2021/oct2003.html|Les dimensions de l’irréparable]])</wrap>
</WRAP>

En décembre 2017, c’est l’inverse : le destin de ma petite enquête sert de mise en abîme à ce qui se passe tout autour.
<WRAP lo centeralign>
[[fr:comprendre:personnes:vincent|{{ :fr:comprendre:images:cartes:sete-yemen-480px.jpg?nolink&400 |Vue aérienne de Sète}}]] Sète (2014-2022), la chambre noire où s'inscrit l'acte de décembre 2017.
</WRAP>

Cette possibilité est déjà incluse dans le principe-même de l’ethnographie : les observations de « terrain » servent tantôt comme //monstration// d’une réalité locale, tantôt comme //mise en abîme// d’une réalité plus large (le traitement des matériaux consistant précisément à distinguer les deux). Dans mon enquête au Yémen, la monstration a fini par l’emporter, après l’échec de la mise en abîme (ma thèse centrée sur la pseudo « schizophrénie » de Ziad). Cette fois c’est la société plus large (institutions des sciences sociales globalisées) qui refusait d’entendre et de me faire retour.


Mon enquête s’est toujours située entre ces deux surdités, ou ces deux silences - mais c’est la condition de tout anthropologue, de tout homme peut-être. On n’écrit pas pour se soulager ou pour se faire du bien. On écrit pour mobiliser des institutions, tenter de s’inscrire dans le monde, en assumant les dettes qui nous définissent, modifiant au passage les frontières du dicible.

<WRAP centeralign>''[[fr:comprendre:processus:|fr:comprendre:processus:]]intersexuation'' [[fr:intersexuation#sommaire intersexuation|{{:fr:comprendre:images:schemas:cle.png?nolink&30|Sommaire intersexuation}}]]

</WRAP>
</WRAP>